Le jardinage m'a aidé à supporter les affres de la dépression.
Plonger mes mains dans la terre, les rayons du soleil obliques m'obligeant à fermer les yeux, la connexion entre gaïa et moi.
Le mystère de la graine.
C'est sec, tout petit, inerte, pourtant y réside la potentialité de vivant, de beauté et d'harmonie.
Il suffit d'un peu de terre, d'eau et d'attention.
La transformation de la graine en plante, ou fleurs, continue de revêtir à mes yeux un caractère magique : le pouvoir (du crâne ancestral?) de créer la vie.
D'aucuns font des enfants.
Je reste à mon modeste niveau.
Les fleurs fanées prennent la direction de ma cave, où de dodus et voraces vers les compostent allègrement.
Leurs copieux cacas produisant le meilleur engrais possible.
Transformées en terreau, les fleurs servent à faire pousser d'autres fleurs.
Cycle paraissant, à tort selon moi, immuable et éternel.
Voilà donc pourquoi, monsieur le commissaire, je me retrouve avec des matières fécales sous les ongles.