Il est là, oublié de certains,
Son ombre scrutant les eaux sombres sous le regard de la lune attristée.
Vieille carcasse rouillée, usée, défiant les importuns de l'approcher.
Il grince parfois qu'on vienne le déranger.
Malgré cela, c'est sa lumière vacillante
Au milieu d'un brouillard gris, qui a guidé mes pas jusqu'ici.
Certains voudraient l'effacer et le remplacer par un autre
Plus brillant et sophistiqué. Peut être même lui,
Fatigué de demeurer droit face aux vents sans pitié,
Aimerait une fin où il pourrait abandonner.
Mais j'aime son regard plongé dans la Mer,
Ses pieds ancrés dans la Terre,
Sa voix chuchotant des légendes
Où des mers agitées le frappaient de plein fouet,
Où des tempêtes déchainées s'efforçaient de le briser.
Alors tant qu'il se tiendra debout,
Je m'assiérai près de lui, sans bruit
Pour écouter le temps épouser l'horizon.