| Le 24 février, les 8 manifestants de l’affaire Bolotnaia ont été condamnés à des peines allant de 2 à 4 années de prison au terme d’une parodie de procès à motivation politique. |
Le 24 février 2014, le tribunal de Moscou a énoncé les peines contre 8 des manifestants emprisonnés de Bolotnaïa.
Pendant le procès des dizaines de personnes ont été arrêtées à l'extérieur du tribunal dont Macha et Nadia des Pussy Riot et l'opposant Navalny.Ils avaient déjà été reconnus coupables vendredi 21 mais le verdict avait été ajourné sans raison au lundi. Vendredi, 192 personnes venues manifester pacifiquement leur soutien aux prisonniers devant le tribunal ont été arrêtées arbitrairement, dont des journalistes et au moins un enfant. Ils risquent des amendes allant jusqu’à 600 euros pour participation à un rassemblement non autorisé.
Les prisonniers de Bolotnaïa ont été jugés de manière totalement inéquitable et, pour six d’entre eux au moins, Amnesty International a établi qu’ils n’ont fait que manifester pacifiquement lors d’un rassemblement autorisé le 6 mai 2012, pour contester les conditions de la réélection de Vladimir Poutine.
Les accusés de ce procès ont été confrontés à un usage abusif de la force par la police. Certains d'entre eux ont cherché à prévenir la violence, d'autres à se protéger. Quelques-uns ont été pris juste au mauvais endroit au mauvais moment. Tous sont victimes d'une parodie de procès politiquement motivé.
Ce sont donc des prisonniers d’opinion qui doivent être immédiatement libérés. Les deux autres ont été pris dans la même spirale d’injustice : leur condamnation pour participation à des émeutes de masse » est absurde et doit être annulée.
Le rassemblement place Bolotnaia était autorisé, et si de graves violences ont été commises, elles ont été essentiellement le fait de la police, contre les manifestants.
Ce qu’il s’est passé sur la place Bolotnaïa le 6 mai 2012 n’était pas la répression d’une émeute, mais l’écrasement dans le sang d’une protestation. Au contraire de ce qu’ont prétendu les autorités, le procès Bolotnaya n'a pas mis au jour une violence organisée, mais plutôt un système de justice pénale entièrement malléable aux diktats de ses maîtres politiques. ,
Contrairement à la ligne officielle, il n'y avait pas « d’émeute de masse ». Il y avait de la violence, majoritairement du fait de la police. À ce jour, cependant, aucun policier n’a été traduit en justice pour ces abus.
Les condamnations reçues par chacun des manifestants emprisonnés de Bolotnaïa
| Artiom Saviolov a été condamné à 2 ans et 7 mois Il est un prisonnier d’opinion, condamné uniquement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression et de manifestation. |
| Stepan Zimine a été condamné à 3 ans et demi Il est un prisonnier d’opinion, condamné uniquement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression et de manifestation. |
| Denis Loutskevitch a été condamné à 3 ans et demi Il est un prisonnier d’opinion, condamné uniquement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression et de manifestation. |
| Yaroslav Beloussov a été condamné à 2 ans et demi Il est un prisonnier d’opinion, condamné uniquement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression et de manifestation. |
| Alexeï Polikhovitch a été condamné à 3 ans et demi Il est un prisonnier d’opinion, condamné uniquement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression et de manifestation. |
| Sergueï Krivov a été condamné à 4 ans Il est un prisonnier d’opinion, condamné uniquement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression et de manifestation. |
| Alexandra Doukhanina (Naumova) a été condamnée à 3 ans et 3 mois avec sursis |
| Aleksey Barabanov a été condamné à 3 ans et 7 mois |
Complément d’informationAmnesty International a eu accès à leur dossier et suivi les audiences pour ces 8 personnes. Dans le document "
8 manifestants en attente de leur verdict – anatomie d’une injustice", les accusations qui leur sont portées sont analysées au regard des preuves de l’accusation. Résultat : pour la grande majorité, le dossier a été monté de toutes pièces ou repose sur des témoignages de policiers peu crédibles.
Source Amnesty France.