| [27/03/2014]
Malgré les revers de 2013, le nombre de pays appliquant la peine capitale n'a cessé de diminuer depuis 20 ans, et des progrès ont été constatés dans toutes les régions du monde pendant l'année écoulée. |
Beaucoup de pays qui avaient mis à mort des condamnés en 2012 n'ont procédé à aucune exécution en 2013; c'est le cas notamment de la
Gambie, des
Émirats arabes unis et du
Pakistan, dont les autorités ont suspendu le recours à la peine capitale. Le
Bélarus n'a exécuté personne non plus, ce qui fait que, pour la première fois depuis 2009, aucune exécution n’a été enregistrée en Europe ni en Asie centrale.
Une minorité responsable de la majorité des exécutionsL'
Iran et l'
Irak sont à l'origine d'une forte augmentation du nombre d'exécutions dans le monde en 2013, allant à l'encontre de la tendance mondiale à l’abolition de la peine de mort. Le nombre alarmant d'exécutions dans un groupe restreint de pays – principalement ces deux pays du Moyen-Orient – s'est traduit par près d'une centaine d'exécutions supplémentaires dans le monde par rapport à 2012, soit une augmentation de presque 15 %.
Le rythme quasi frénétique des exécutions dans certains pays comme l'Iran et l'Irak est scandaleux. Toutefois, ces États qui s'accrochent à la peine de mort se situent du mauvais côté de l'histoire et sont, en réalité, de plus en plus isolés.(…) Seul un petit nombre de pays sont responsables de la grande majorité de ces meurtres d'État qui n'ont aucun sens. Ces pays ne peuvent défaire les progrès déjà réalisés de manière générale en faveur de l'abolition. | |
Dans beaucoup de pays non abolitionnistes, le recours à la peine de mort est entouré de secret ; aucune information n'est rendue publique et, dans certains cas, la famille du condamné, son avocat ou le grand public ne sont même pas prévenus à l'avance des exécutions.
Une tendance au progrèsIl y a 20 ans, 37 pays appliquaient activement la peine de mort. Ils n'étaient plus que 25 en 2004, et 22 en 2013. Seuls neuf pays dans le monde ont procédé à des exécutions tous les ans ces cinq dernières années.
La tendance sur le long terme est claire – la peine de mort est en passe de devenir un châtiment du passé. Nous exhortons tous les gouvernements qui continuent de tuer au nom de la justice à instaurer immédiatement un moratoire sur la peine capitale en vue de son abolition.
Méthodes et crimesEn 2013, les méthodes d’exécution utilisées ont été notamment la décapitation, l'électrocution, le peloton d'exécution, la pendaison et l’injection létale. Des exécutions publiques ont eu lieu en Arabie saoudite, en Corée du Nord, en Iran et en Somalie.
Des personnes ont été condamnées à la peine capitale pour des crimes n'ayant pas entraîné la mort, tels que des vols avec violence, des infractions à la législation sur les stupéfiants et des crimes économiques, mais aussi pour des actes qui ne devraient même pas être considérés comme des crimes, comme l’« adultère » et le « blasphème ». De nombreux pays ont utilisé le prétexte de « crimes » politiques, définis en termes vagues, pour exécuter des dissidents réels ou supposés.
Pour en savoir plusRapport Condamnations et exécutions 2013 – 27 mars 2014 (
ACT 50/001/2014)
Source Amnesty International France