Salut tous,
A l'heure où nos politiques jouent les grands moralisateurs avec le tabac en se préparant à nous infliger une hausse spectaculaire du prix du paquet, je constate que peu de personnes se préoccupent de l'air que nous respirons.
A Marseille et la région, nous avons
Air PACA qui est géré par le
MEDDE, une association à but non lucratif.
Ouf dis donc !
Air PACA est chargée de s'assurer que nos chers petits poumons restent roses le plus longtemps possible.
Mais je vois d'ici la grosse couleuvre qu'on veut nous faire avaler.
Il semblerait que le MEDDE soit notre célèbre MINISTÈRE DE L'ÉCOLOGIE, DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET DE L'ÉNERGIE..., vous voyez le problème pour une association à but non lucratif ?
Ils sont introuvables sur Google sauf sous cette appellation !
Donc, si c'est l'état lui même qui gère notre air et nous informe en cas de souci sous couvert d'une association... Si il nous informe comme il l'avait fait pour Tchernobyl, on va s'abstenir de leur demander comment va notre air...
D'autant plus que je n'ai jamais vu de réglementation de la circulation les jours de grande chaleur (tout l'été, quoi), comme à Paris.
Pourtant, la ville est polluée et tout le monde le sait ! Il suffit de s'élever un peu pour la voir cette pollution, qui est là, en permanence, au dessus de nos têtes sous la forme d'un "drap gris/noir" qui recouvre la ville.
Il suffit aussi de laver ses vitres pour encore mieux voir cette pollution. Les torchons, chiffons et autres lingettes en ressortent noirs comme du charbon ! Même un mécanicien utilisant le même torchon pendant 5 ans ne réussirait pas à le dégueulasser autant que la personne lavant ses vitres une fois par semaine !
Un simple coup d'oeil sur la façades des immeubles permet aussi de se dire que notre air, bien que marin, n'a pas l'air franchement ragoutant.
Il a l'air patibulaire notre air !
Et pourtant il faut bien respirer, même aux heures de pointes ! J'ai bien essayé l'apnée pour les heures de pointes, mais c'est vraiment très difficile, j'ai encore des efforts à faire. En plus, l'apnée m'empêche de fumer et, du coup, j'ai toujours envie d'en allumer une...
Aujourd'hui, l'air marseillais est de qualité 55/100, ce qui voudrait dire "moyen".
Mais moyen quoi ? Moyen respirable ou moyen toxique ? Il est préférable de respirer moyen, à moitié donc ? Une bouffée sur deux ! Quand vous avez envie de respirer/expirer, vous différez jusqu'à la prochaine envie et ça nous fait une moyenne respiration.
Qu'à cela ne tienne. Je vais vérifier moi même avec un bricolage maison ne me demandant aucun effort ni performance respiratoire.
Dans tout mon fatras de vieux geek, ce serait quand même étonnant que je n'ai pas un machin à bricoler pour tester mon air.
Et j'ai trouvé ! "Eureka" s'écrierait un vieux camarade.
Une veille alimentation de PC et un ventilo (toujours de PC) peuvent faire l'affaire. Ils vont respirer à ma place.
Et pour jouer le rôle de mes fragiles petits poumons tous roses, on utilisera une compresse.
Oh oui, je sais ! Pas la peine de râler, je sais. L'expérience n'est pas d'une très grande rigueur scientifique, et je m'en excuse.
J'ai demandé aux Marins Pompiers si ils pouvaient me prêter leur véhicule transportant un spectromètre de masse mais ils m'ont répondu que je devais parler le thaïlandais parce que la notice d'emploi est dans cette langue et que la location du "bidule", pour une heure, me serait facturée 550.000€
C'est dommage, si j'avais parlé thaï, j'aurais essayé...
Du coup, on va garder l'astuce de la compresse et du ventilo, hein ?
De toute façon, c'est juste pour voir ce qu'on respire du côté de la Préfecture, je ne fais pas une enquête sur l'asthme en région PACA et ses répercussions sur la faune des vertébrés à jolis petits poumons tous roses en milieu urbain.
J'ai donc mis en route tout mon bazar ce matin à 9H et je vais laisser tourner 24H dans un premier temps.
On verra demain si la compresse me dit que je peux respirer à pleins poumons ou si il faut que j'accélère mon apprentissage de l'apnée.
A demain !
2 semaines son passées, les résultats sont là ! Vous pensiez que j'avais abandonné l'idée de voir de mes yeux ce que je respire dans le sixième arrondissement de Marseille ?
Rooooh ! Honte à vous !
En raison des soucis rencontrés, les mesures ont véritablement commencé le 21 juillet 2017 vers midi pour se finir le 5 août 2017 tôt le matin. Cela nous fait donc 2 semaines d'étude non stop pendant lesquelles l'air de Marseille aura traversé une compresse stérile.
Je savais que le résultat ne serait pas brillant, mais je dois avouer que je suis quand même très étonné. J'aimais je ne n'aurais pensé qu'on respire un air aussi pourri du côté de la Préfecture !
Vous voulez voir ? Voici les résultats :C'est quand même pas très ragoutant, n'est ce pas ?
Et mon système n'a fait que prélever les particules en suspension dans l'air pendant 2 petites semaines !
Air Paca nous donnes des chiffres, comme ceux des concentrations en
CO² (dioxyde de carbone),
NO² (dioxyde d'azote),
SO² (dioxyde de souffre),
O3 (ozone), etc.
Mon dispositif ne capturait pas les gaz nocifs, bien entendu. Il capturait une chose que nos pots d'échappement crachent tous les jours et dont on n'a pas les chiffres, les particules fines (et moins fines).
Air PACA parle bien de particules fines, mais c'est en micro grammes par mètre cube et pour les particules d'un diamètre supèrieur à 10 micro mètres (10µm > µg/m
3). Voilà des chiffres qui ne parlent à personne !
Le niveau de pollens est resté à 1 durant toute la période de mesure. Ce n'est donc pas du pollen que j'ai récupéré, d'ailleurs je me demande d'où il viendrait.
Je n'aurai fait que récupérer de la pollution, de la vraie de vraie, celle qu'on respire tous les jours dans nos grandes villes.
Pas besoin de chiffres abstraits, il suffit de voir clair et de s'imaginer qu'on habite un endroit pollué depuis plusieurs années.
Et après on vient nous faire la leçon avec la cigarette ? Je crois rêver ! Si le seul fléau était le tabac, je m'inquiéterais beaucoup moins de savoir ce que je respire !