Dans la nuit du 14 au 15 mars 2013, Adami Wilson, un ressortissant malawien de 48 ans qui avait été condamné pour trafic de stupéfiants en 2004, a été fusillé par un peloton d'exécution à Djakarta. Il s'agit de la première exécution en Indonésie depuis novembre 2008.Adami Wilson avait été déclaré coupable d'avoir passé en contrebande un kilogramme d'héroïne en 2004 à Tangerang, dans la province de Banten.
Cette exécution est la première en Indonésie depuis plus de quatre ans. La précédente a eu lieu le 9 novembre 2008, lorsque trois hommes impliqués dans les attentats de Bali en 2002 ont été exécutés.
Après la mort d'Adami Wilson sous les tirs du peloton d'exécution, le procureur général Basrif Arief a déclaré, vendredi 15 mars, qu'au moins neuf autres exécutions auraient lieu en 2013 et que jusqu'à 20 condamnés pourraient être mis à mort.
Selon les estimations, 130 personnes seraient sous le coup d'une condamnation à mort en Indonésie, plus de la moitié pour trafic de stupéfiants. Beaucoup sont des ressortissants étrangers. Les infractions à la législation relative aux stupéfiants ne répondent pas à la définition des « crimes les plus graves », contrairement à ce que requiert le droit international en cas de recours à la peine capitale.
La mise à mort d'Adami Wilson et la déclaration du procureur général vont à l'encontre d'éléments positifs qui indiquaient que l'Indonésie abandonnait la peine capitale.
En octobre 2012, après que le président Susilo Bambang Yudhoyono a commué la peine de mort d'une personne condamnée pour trafic de stupéfiants, le ministre des Affaires étrangères Marty Natalegawa a annoncé que ce geste faisait partie d'un mouvement plus large s'écartant de l'usage de ce châtiment en Indonésie.
Lors de l'Assemblée générale des Nations unies en décembre 2012, l'Indonésie s'est pour la première fois abstenue de voter contre une résolution appelant à la mise en place d'un moratoire mondial sur les exécutions.
Au cours de l'année passée, de nombreux autres pays de la région, dont la Malaisie et Singapour, ont pris des mesures pour limiter le recours à la peine capitale, notamment dans les cas d'infractions à la législation relative aux stupéfiants. L'Indonésie aurait du être à la tête de ce mouvement, et non pas faire régresser la région.