La justice annule deux condamnations pour meurtre, 9ème révision depuis 1945
Deux hommes condamnés pour meurtre à 20 ans de réclusion, Abdelkader Azzimani et Abderrahim el-Jabri, ont obtenu mercredi de la Cour de révision l'annulation de ce verdict prononcé en 2003, en raison des aveux de deux autres suspects.
Les deux hommes seront rejugés par une cour d'assises dont ils attentent un acquittement.
Depuis 1945, la procédure de révision n'a abouti qu'à huit acquittements, le dernier en date étant celui de Marc Machin, blanchi en décembre pour un meurtre qu'il n'avait pas commis.
Il y a un mois, devant la Cour de révision, l'avocat général Patrick Bonnet avait soutenu la demande d'annulation de leur condamnation et recommandé la tenue d'un nouveau procès pour les acquitter.
Abdelkader Azzimani et Abderrahim el-Jabri, 47 et 46 ans, en liberté conditionnelle depuis 2009 pour l'un, 2011 pour le second, ont été condamnés à vingt ans de réclusion pour le meurtre, en 1997 à Lunel (Hérault), d'Abdelaziz Jhilal, 22 ans, petit dealer de cannabis, tué de 108 coups de couteau.
L'affaire a rebondi en 2011 avec l'arrestation et la mise en examen pour assassinat d'un manutentionnaire et d'un directeur de centre de loisirs d'une trentaine d'années, qui ont disculpé les deux condamnés.
Au départ de l'enquête, tout accusait MM. Azzimani et el-Jabri, qui avaient été identifiés par un témoin comme les auteurs du crime. Eux-mêmes impliqués dans un trafic de stupéfiants, ils avaient reconnu avoir été parmi les derniers à rencontrer la victime pour une livraison de cannabis.
Après avoir écopé de six ans de prison pour trafic de stupéfiants, ils avaient été jugés et condamnés pour le meurtre à vingt ans de réclusion. Cette peine avait été confirmée en 2004 en appel, malgré une étrange requalification du chef d'accusation en "complicité" d'homicide, sans que l'auteur principal soit identifié.
Une série de "miracles", selon leurs avocats, ont ensuite permis aux deux hommes, qui ont toujours clamé leur innocence, de faire entendre leur voix: le revirement du témoin à charge, qui a poussé la justice à rouvrir le dossier en 2009, puis le versement tardif de traces d'ADN figurant dans les scellés au fichier des empreintes génétiques qui a permis de confondre les nouveaux suspects.
Source AFP