Les violences faites aux femmes sont parmi les violations des droits humains les plus répandues et les plus graves à travers le monde. En 2009, 140 femmes sont décédées, victimes de leur compagnon ou ex-compagnon, selon le rapport de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales. Des femmes de tout âge, toute origine et tout milieu sont touchées. Bien que la violence au sein du couple, les mariages forcés, la traite des êtres humains et les mutilations sexuelles féminines soient commises dans la sphère privée, ce sont des violations des droits humains et elles concernent donc l'Etat. Au regard du droit international, ce dernier est comptable de ces violences. La France a amélioré la législation et les pratiques destinées à prévenir et réprimer les violences faites aux femmes. Mais d'importantes lacunes subsistent : la législation existante n'est pas toujours appliquée et elle ne l'est pas de la même façon partout en France ; la mise en œuvre des politiques de lutte contre ces violences manque de coordination ; les ressources allouées par l'Etat ne sont pas suffisantes.
Les femmes étrangères, en particulier lorsque leur situation administrative est précaire, sont confrontées à des obstacles supplémentaires. Généralement peu informées de leurs droits, elles sont souvent plus isolées lorsqu'elles doivent quitter leur domicile, trouver un hébergement, un travail, une alternative viable.
En ce qui concerne les victimes de la traite des êtres humains, le droit international impose à la France l'obligation de respecter et protéger les droits des personnes victimes. Pourtant, en l'absence d'une réelle politique de lutte contre la traite des êtres humains assortie de moyens effectifs en terme de formation, d'identification et de protection, ces victimes sont trop souvent d'abord considérées comme des délinquantes (sanctionnées comme «prostituées» se livrant à une activité de racolage), et lorsqu'elles sont étrangères, comme migrantes en situation irrégulière.
AIF demande :- La mise en place d'une réelle coordination interministérielle entre les différents acteurs.
- Le renforcement de la formation de tous les acteurs concernés par la lutte contre les violences faites aux femmes et que soit prévue la mise en place systématique d'un dispositif d'accueil et de prise en charge des victimes dans les commissariats, les unités de gendarmerie et les services médicaux.
- Que des moyens humains et financiers accompagnent la mise en œuvre de la loi du 9 juillet 2010 relative aux violences faites spécifiquement aux femmes, aux violences au sein des couples et aux incidences de ces dernières sur les enfants.
- Une intensification des efforts de la France quant à la lutte contre la traite des êtres humains et que soit prévu un système efficace d'identification, de protection et d'assistance des victimes.
- Un déploiement des moyens financiers indispensables à la réalisation du plan d’action national adopté en 2010 permettant la mise en œuvre de la résolution des Nations unies relative aux femmes, à la paix et à la sécurité.
Sources Amnesty France