Salut
Badaud, certes ! mais pas à l'ancienne.
Le badaud moderne se promène de-ci de-là, sans but précis, regarde les vitrines, tourne à droite, à gauche, sans savoir où ça peut mener ; il ne sait pas où il va et il s'en fiche.
Badaud vient de l'italien
badare, qui signifie
regarder, s'arrêter, perdre son temps.
Le badaud du XVIIe siècle était considéré comme
sot, niais, ignorant. C'était un sobriquet injurieux onné aux habitants de Paris, à cause qu'ils s'attroupent, s'amusent à voir et à admirer tout ce qui se rencontre en leur chemin, pour peu qu'il leur semble extraordinaire.
Un Charlatan a bientôt amassé autour de lui plusieurs Badauds.À la décharge des Parisiens : Si on a donné ce nom au peuple de Paris plus volontiers qu'à un autre, c'est uniquement parce qu'il y a plus de monde à Paris qu'ailleurs, et par conséquent plus de gens inutiles qui s'attroupent pour voir le premier objet auquel ils ne sont pas accoutumés, pour contempler un charlatan, ou deux femmes du peuple qui se disent des injures, ou un charretier dont la charrette sera renversée, et qu'ils ne relèveront pas. Il y a des badauds partout — même à Marseille — mais on a donné la préférence à ceux de Paris.